Sémiologie - Anomalies de répartitions

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Référencement des anomalies majeures de répartition de différents liquides. Print

Sommaire

1. Introduction

Le terme de sémiologie vient du grec "séméion" qui signifie signe, et "logía", discours rationnel. Un signe est un phénomène visible ou exprimé qui traduit un processus physiologique, la lésion ou le trouble d'une fonction. Les signes sont des faits qui, ensemble, évoquent la maladie ; mais un signe n'est pas une maladie. La mise en évidence de tous ces signes (que l'on doit prouver systématiquement), aboutit à la mise en place d'un diagnostic. Il existe différents signes. Nous avons :

  • Les signes généraux (température, fatigue...)
  • Les signes focaux (délimités à une zone bien particulière)
  • Les signes physiques (que l'on révèle de nous-mêmes par l'observation, la palpation, des tests ...)
  • Les signes fonctionnels (ou subjectifs : non vérifiables par un autre signe clinique, que l'on ne peut pas mettre en évidence par nos propres moyens. C'est le patient qui nous décrit ces derniers par le biais d'un interrogatoire, d'une anamnèse, Ex : douleur).

Nous verrons ici une infime partie que représente la sémiologie dans son ensemble. Nous parlerons plus particulièrement des anomalies anatomiques, suivie des anomalies de répartition, pour enfin voir des différents signes en rapport avec les principaux appareils - ORL : Sémiologie - Signes en rapport avec les principaux appareils.

2. Anomalies de répartition des liquides

Nous allons voir ici les anomalies de répartition des différents liquides tels que :

  • le pus
  • le sang
  • ou encore l'eau

2.1. Le pus

Le pus est le pur produit de l'inflammation, locale et transitoire dès lors qu'il y a destruction cellulaire quelle que soit la cause (infection, nécrose par arrêt de la vascularisation ...). Il s'agit d'un milieu corrosif qui contient des polynucléaires altérés, des globules blancs morts, des tissus détruits, des bactéries détruites lors d'une infection.

Une accumulation de pus se nomme une suppuration qui peut être soit :

Collecté

C'est à dire circonscrit dans une cavité :

  • Cavité non anatomique, néoformée : abcès : on peut en trouver dans tous les viscères surtout le foie, le pancréas, la masse musculaire.
  • Cavité anatomique fermée : cela sera alors un épanchement, que l'on pourra retrouver dans :
    • Articulation = pyarthrose
    • Séreuses, Plèvre = pleurésie purulente
    • Péricarde = péricardite purulente
    • Péritoine = péritonite purulente
  • Cavité anatomique ouverte sur le milieu externe : il s'agit d'un empyème. Ex. : dans appendice, dans la vésicule biliaire.
Infiltré

Dans :

  • Tissus conjonctif normal. Ex : tissus conjonctif d'un organe : on parlera de phlegmon au niveau de la peau et des amygdales.
  • Tissus conjonctifs anormaux. Ex : tissus conjonctif de fibrose (= infiltration d'organes après infection prolongée) : on parlera alors de plastron.
Extériorisé
  • Au niveau du nez = rhinorrhée purulente
  • Au niveau des poumons = toux purulente
  • Au niveau des urines = pyurie
  • Au niveau du vagin = leucorrhée purulente
  • Au niveau de fistules = suppuration parentérale

2.2. Le sang

2.2.1. Hémorragie

Une hémorragie est une extravasation du sang, secondaire à une rupture vasculaire. Tout comme le pus, elle peut être soit :

Collectée

Sang réduit à un volume limité = hémorragie interne, située dans :

  • Cavité non anatomique, néoformée : on parlera d'hématome.
  • Cavité naturelle fermée : il s'agit d'un épanchement sanguin ou hématique, qui prendra une dénomination différente suivant sa situation :
    • Si dans les articulation = hémarthrose.
    • Si dans les séreuses = hémopéricarde, épanchement hématique dans la plèvre, épanchement hématique dans le péritoine.
    • Si dans les méninges (espace sous-arachnoïdien) = hémorragie méningée.
Infiltrée

Hémorragie interne. Le sang diffuse dans le tissus conjonctif : il s'agira d'un ecchymose.

  • Tissus conjonctif normal. Ex : tissus conjonctif d'un organe : on parlera de phlegmon au niveau de la peau et des amygdales.
  • Tissus conjonctifs anormaux. Ex : tissus conjonctif de fibrose (= infiltration d'organes après infection prolongée) : on parlera alors de plastron.
Extériorisée
  • Nez = épistaxis
  • Bouche = gingivorragie
  • Poumons = hémoptysie
  • Tube digestif =
    • Hémorragie haute = hématémèse, qui correspond à des vomissements de sang, saignement de l'oesophage et de l'estomac très abondants, qui peuvent être dus à des varices oesophagiennes, ulcères ou gastrites.
    • Hémorragie basse : on saigne du sang rouge par le rectum : rectorragie (hémorroïdes, cancer du rectum ou du sigmoïde),
    • Hémorragie digestive haute non rejetée (oesophage, estomac ; le sang a été digéré) = saigne du sang noir digéré par le rectum : on parlera de melaena.
  • Urines = hématurie : il s'agit d'urines rouges ou rosées.
  • Vagin = métrorragie.
  • Peau = pétéchies, qui correspondent à de petites tâches peu nombreuses de petite taille, dues à l'éclatement de petits capillaires

2.2.2. Causes des Hémorragies

Il existe 2 raisons aux hémorragies :

  1. Rupture vasculaire, c'est à dire une cause locale. Exemples : tumeur, ulcère.
  2. Diminution de la capacité du sang à coaguler. Le sang devient faiblement coagulable ou totalement incoagulable. On observe un syndrome d'hémorragie diffuse = pétéchies et hémorragies multiples.

2.2.3. Coagulations anormales

La coagulation est un système physiologique faisant intervenir plusieurs éléments qui amènent à la formation d'un caillot ou thrombus (causes locales). Une fois le thrombus obtenu, on a deux cas de figure :

  1. Soit une obstruction vasculaire : thrombose, qui amène à la mort tissulaire (nécrose ischémique), viscére (infarctus) ou territoire somatique (gangrène).
  2. Soit une circulation ou migration : embolie, qui amène à un blocage dans un capillaire et à une nécrose tissulaire.

Il existe principalement 3 localisations pour les thrombus :

  1. Veines des membres inférieurs :
    • La thrombose sera appelée une phlébite, qui donnera une gangrène s'il y a obstruction
    • L'embolie deviendra une embolie pulmonaire (du fait que le thrombus migrera dans les veines et donc vers l'oreillette droite du coeur), qui amène à un infarctus d'un territoire pulmonaire par migration, circulation du thrombus.
  2. Oreillettes :
    • Il n'existe pas d'obstruction à ce niveau.
    • Par migration :
      • Vers l'oreillette droite : il y aura embolie pulmonaire : le caillot se pose au fond des oreillettes.
      • Vers l'oreillette gauche : il peut apparaitre des infarctus du myocarde, des vaisseaux cérébraux (d'où AVC), des artères mésentériques (infarctus mésentérique = nécrose du grêle), des artères iliaques ou fémorales (oblitération artérielle aigüe de la jambe d'où gangréne).
  3. Artères :
    • le thrombus sera appelé athérome.
    • Il n'existe pas d'embolie, de migration à ce niveau.
    • L'obstruction (au niveau gauche), pourra avoir lieu dans les coronaires (infarctus du myocarde), dans les vaisseaux cérébraux (AVC), dans les artères mésentériques (infarctus mésentérique), au niveau des membres inférieurs (artérite du membre inférieur qui amène à une gangrène).

2.3. L'eau

2.3.1. Accumulations locales

L'eau ne s'accumule que dans le milieu interstitiel, dans le milieu intérieur, dans le tissu conjonctif et dans les espaces extracellulaires. Il existe plusieurs sortes d'accumulation :

  1. Infiltrée : dans le tissus conjonctif : il d'agira alors d'oedèmes.
  2. Collectée :
    • Dans une cavité fermée : kyste, qui correspond à une cavité collectée circonscrite remplie d'eau. Ex : kystes d'ovaires, kystes au niveau du foie, kystes au niveau de la thyroïde, kystes au niveau du sein
    • Dans les articulations : hydarthrose (épanchement de synovie)
    • Dans la plèvre : pleurésie
    • Dans le pléritoine : ascite
    • Dans le péricarde : péricardite
    • Dans le LCR = hydrocéphalie. L'hydrocéphalie est toujours secondaire à une obstruction de l'aqueduc de Sylvius. Donc l'hydrocéphalie est une hypertrophie des ventricules. Cette obstruction est due aux fibroses ou à des malformations = adhérences.

2.3.2. Accumulations générales

L'eau peut s'accumuler dans le secteur interstitiel, ce qui entraine des oedèmes et une hyper volémie dans le secteur vasculaire puis une hypertension.

2.3.3. Manque généralisé d'eau

Le manque généralisé d'eau est appelé déshydratation extracellulaire, qui touche le secteur interstitiel et le secteur vasculaire.

Le manque d'eau dans le secteur interstitiel va se traduire par :

  • Un pli de peau : si la peau reste en place, il y a déshydratation = plis cutané.
  • L'hypotension dans les globes oculaires : on appuie sur le globe oculaire s'il est mou, il y a déshydratation.

2.3.4. Causes de déshydratation généralisée

Il existe principalement deux causes :

  1. Insuffisance des apports
  2. Trop de pertes = sudation, perspiration, pertes digestives, diarrhées, vomissements, des pertes urinaires incontrôlables (qui traduisent une cause rénale).

Commentaires (1) - du plus récent au plus ancien

  • cafelix a écrit, le 2009-07-22 22:41:14 Répondre

    De toute ma vie, je n'ai JAMAIS vu un site aussi merveilleux que le vôtre.
    Bravo !!! Les explications sont claires, courtes et ultra-précises.
    cafelix


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